Fiche pratique : Chenille processionnaire du pin
Octobre marque le début de la période d’apparition des cocons de chenilles dans les pins. Mais de quoi s’agit-il vraiment ?
Cycle de vie
La chenille processionnaire du pin est la larve d’un papillon de nuit, le Thaumetopoea pityocampa.
Le papillon est la forme « adulte » de la chenille. Il éclos durant l’été entre juin et septembre selon le climat, puis cherche un pin pour pondre ses œufs (150 à 320 par papillon).
L’éclosion a lieu cinq à six semaines après la ponte. Les chenilles se nourrissent des aiguilles de pin. Ce sont ces chenilles qui tissent des nids en soie, ou cocons que nous pouvons apercevoir. Généralement les nids se trouvent sur le côté sud des arbres.
Au printemps, les chenilles en procession conduite par une femelle, quittent l’arbre pour aller s’enfouir dans le sol à quelques centimètres sous terre dans un endroit bien ensoleillé. Les processions peuvent se déplacer jusqu’à 40 m. Là, les chenilles se transforment en papillon et sortent de terre à partir de mi-juin.
Puis, les papillons mâles et femelles s’accouplent et le cycle recommencent avec la ponte d’œufs sur les arbres.
Dégâts pour votre jardin et risques pour la santé
Les papillons pondent leurs œufs sur toute sorte de pin : pin noir d’Autriche, laricio de Corse, Salzman, pin de Monterey, maritime, sylvestre et pin d’Alep et dans une moindre mesure dans les cèdres.
Les dégâts proviennent des chenilles, qui en mangeant les aiguilles, peuvent créer une défoliation importante de l’arbre. Cependant, une défoliation même totale ne provoque pas la mortalité des arbres atteints, mais retarde sa croissance. Les arbres affaiblis ou susceptibles de subir des défoliations répétées (cas des jeunes plantations) peuvent souffrir plus durablement de ces atteintes.
D’autre part, les chenilles processionnaires sont recouvertes de poils qui, dispersés par le vent ou par nous-même (tonte de la pelouse, en essayant de détruire une procession…) peuvent provoquer une irritation chez les personnes et les animaux.
Ces poils, très légers et fragiles, se détachent très facilement dès que la chenille est inquiétée ou excitée. Lorsque le poil se brise, dès le premier contact, la substance urticante et allergisante qu’il contient, la « thaumétopoéïne », se libère. Elle provoque alors des démangeaisons très vives voire des réactions allergiques plus graves telles que les oedèmes de Quincke ou les chocs anaphylactiques. Les poils sont très présents dans les nids puisque des mues y sont effectuées et peuvent rester urticants pendant plusieurs années s’ils sont préservés de l’humidité.
Dans le cas des animaux, si ces derniers lèchent ou touchent les chenilles ou bien des restant de nids, ils peuvent souffrir de divers symptômes. Une action rapide du vétérinaire est vitale.
Méthodes de lutte
La lutte contre les chenilles processionnaires du pin peut prendre différentes formes selon le cycle de l’insecte.
Il n’existe aucun moyen de se débarrasser définitivement des chenilles. Les traitements sont à refaire chaque année. En effet, même si l’on détruit toutes les chenilles vivantes sur son terrain , vos arbres pourront être atteins l’année suivante par des papillons pouvant provenir de plusieurs kilomètres. De plus les chenilles peuvent rester enfouies dans le sol de quelques jours jusqu’à cinq ans.
Des traitements annuels doivent donc être maintenu tant que des nids, et donc des papillons, existent dans votre région.
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Traitement phytosanitaire biologique (aérien ou terrestre)
Appliquer un traitement avec un insecticide biologique à base de Bacillus thuringiensis. C’est une bactérie aux propriétés entomopathogènes, respectueuse de l’homme et des animaux, et qui préserve la faune utile.
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Lutte mécanique
En cas d’attaque ponctuelle, sur des arbres facilement accessibles : Couper et brûler les branches porteuses de pontes, pré-nids et nids. Attention, il faut veiller à se protéger soigneusement contre les risques d’urtication (combinaison, masque, lunettes, gants).
Piégeage autour du tronc : Installer un piège autour du tronc pour capturer les chenilles lorsqu’elles redescendent en procession pour aller faire leur nymphose au sol
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Piégeage par confusion sexuelle
Utiliser une phéromone de synthèse comme leurre : les pièges à phéromones pour capturer les papillons mâles de la processionnaire (limite le nombre de cocons).
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Prévention et lutte biologique
Favoriser l’implantation des prédateurs et parasites : nichoir à mésange… Il y a peu de prédateurs. Les oiseaux en général ne les mangent pas à cause de leurs poils urticants et de leur mauvais goût. Seul le coucou s’attaque aux chenilles, parfois même dans leur nid, et la mésange chasse la première forme larvaire et parfois lorsqu’elles sont en procession.
Quelques autres espèces pourraient également être de bons prédateurs : la chauve-souris, la larve de calosome, un insecte coléoptère, plusieurs espèces de guêpes ainsi qu’un champignon, le cordiceps,…
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